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Le sud du Japon en train

Et si nous prenions un billet de train pour le sud du Japon? C’est ici le moyen de transport par excellence. Je vous emmène aujourd’hui à Kyūshū, la troisième plus grande île au sud de l’archipel. La culture du train au Japon m’incite à partager l’émotion d’une aventure, une multitude d’impressions qui se succèdent en permanence, entre villes et campagnes, telles des images de kaléidoscope. 

Nous prenons le train en gare de Hakata, la gare principale de Fukuoka, la ville principale de l’île de de Kyushu. Ici, les traditions de longue date y sont toujours bien vivantes : partout se sont installées les yataï, des roulottes qui proposent une délicieuse cuisine de rue, l’équivalent de nos «food trucks » modernes et de petits marchés où l’on vend une beaucoup de thé vert et de poisson.

Le Japon possède un vaste réseau ferroviaire. Il s’est imposé comme le moyen de transport le plus sûr et rapide et dessert jusqu’aux villages les plus reculés du pays.  Le réseau comprend d’une part les lignes où circule le célèbre train ultra-rapide shinkansen, le réseau des trains express et régionaux et celui des trains de tourisme originaux.  Même les plus vieilles rames dont le design ne trahit pas leur âge sont immaculées comme au premier jour. Voyager en train et tout un cérémonial, même dans les tâches les plus quotidiennes : avec un souci d’efficacité redoutable, la brigade de nettoyage n’a que quelques minutes pour le ménage de toutes les wagons. Rien n’est laissé au hasard, tout est vérifié. 

Petit retour à la gare de Hakata d’où partira notre train. Malgré l’affluence, tout se déroule dans le calme et de manière ordonnée. Dans les espaces publics, la discipline est maître-mot. C’est une vertu très appréciée des japonais, tout comme la propreté. Le personnel s’affaire en permanence pour maintenir les lieux impeccables. 

Je quitte Fukuoka.  Avant de monter à bord du prestigieux Sept étoiles de Kyushu, nous patientons dans un salon feutré et luxueux qui nous rappelle une ambiance du début du XXe. Les billets de train se font poinçonner comme à l’époque. Tous les passagers les considèrent comme des pièces de collection. Avant chaque trajet, tout l’extérieur du train est lustré à la main. L’extérieur des panneaux laqués est du plus bel effet. Le Sept étoiles n’est pas sans rappeler le légendaire Orient-Express: composé de 7 voitures, il accueille 30 passagers dans une ambiance cossue. Le luxe à la japonaise est synonyme de détails raffinés. Nous quittons Hakata et roulons à petite allure sur des voies secondaires pour profiter pleinement des paysages de campagnes. À bord, les chefs en cuisine nous concoctent le souper. L’art du service à table met aussi la saveur des menus. Le Sept étoiles s’inspire indéniablement des trains de luxe de la Belle Époque. Au Japon ce voyage a une signification quasiment philosophique, m’explique le chef de train :« c’est une bulle de tranquillité, propice à la réflexion. Nos invités créent des liens à bord et avec la population locale ».  Au Japon, tous les trains de luxe affichent souvent complets malgré leurs prix onéreux. 

La première étape du voyage touche à sa fin et le lendemain matin, j’embarque à bord d’un autre train touristique : le Yufuin No Mori. Là aussi, l’accueil des passagers est particulièrement soigné même si cette fois, le prix des billets est tout à fait raisonnable. Conçu pour profiter au maximum du panorama, ce train est équipé de sièges et de fenêtres surélevés. La couleur verte des wagons fait écho à celle de la nature environnante. Contrairement au Sept étoiles, on ne trouve pas dans le train Yufuin No Mori de wagon restaurant. Les japonais sont habitués à manger sur le pouce dans la plupart des trains. On trouve des boîtes à lunch - bento, à emporter à peu près dans toutes les gares et à bord. Ces bentos sont pleins de produits frais et délicieux, comme toujours au Japon, l’emballage est extrêmement soigné. Le train s’enfonce toujours plus dans la forêt et traverse d’étroites vallées fluviales. Le relief s’accentue. On arrive dans des régions beaucoup moins peuplées. Nous nous arrêtons à Yufuin. Dans les hauteurs montagneuses, plusieurs sources chaudes naturelles à ciel ouvert alimentent la station. Elles en font sa notoriété. Partout ici se dégage une odeur de soufre liée à l’activité volcanique. 

Le lendemain matin, notre voyage se poursuit à bord d’un autorail régional. Nous prenons la direction du volcan Aso, sur une voie secondaire qui mène à la caldeira. C’est une ligne de train moins fréquentée qui traverse de très beaux paysages, empruntée presque uniquement par la population locale. Bref arrêt dans la petite localité Bungo-Taketa au pied du volcan qui domine toute la région avec le mont Aso et ses fumeroles.  Ici s’y dresse une quinzaine de cônes au sein d’une immense caldeira sur prêt de 380 km². Ce paysage idyllique incite à la contemplation.

Nous gagnons la gare de Kumamoto où nous attends le train à vapeur du SL Hitoyoshi. L’ambiance est bonne enfant. Aujourd’hui, la plupart des régions possède leur propre train touristique et ils ont toujours beaucoup de succès. Tous ces trains cultivent davantage la nostalgie d’une époque révolue, plutôt que le luxe. Les wagons du SL Hitoyoshi, décorés à l’ancienne, disposent de tout le confort moderne mais de la plus ancienne locomotive à vapeur du Japon !  Elle date de 1922.  En queue de train la voiture panoramique permet d’apprécier la vue. 

Nous arrivons à la gare de Hitoyoshi ou une pause gourmande nous attends. La région est connue pour son shōchū, eau de vie artisanale fabriquée à base de riz. On la surnomme aussi la vodka japonaise. Le processus de distillation est inchangé depuis deux siècles. Au Japon, on cultive le respect des traditions, comme celui des aînés. Non loin de Hitoyoshi, la visite du sanctuaire classé « Trésor National » pour ses traditions vivantes millénaires s’imposent.

Retour à la gare de Hitoyoshi. Notre train plonge littéralement dans des forêts denses et vertes. Nous poursuivons notre périple, direction plein sud. 

Prochaine étape : Kagoshima. Son volcan Sakurajima domine le paysage et s’élève au milieu de la baie. C’est l’un des volcans les plus actifs au Japon. Le rejet permanent des cendres et le risque permanent d’éruption n’empêche pas la population de vaquer à ses occupations quotidiennes, dans cette ville ensoleillée où il fait vraiment bon vivre.

Nous approchons de notre dernière étape, à la pointe sud de Kyushu. À bord du train express bicolore, le Ibusuki no Tamatebako, nous longeons le bord de mer.  La partie du train peinte en blanc se trouve toujours du côté mer et offre donc toujours les meilleurs sièges pour profiter du paysage. Nous sommes arrivés à l’extrême sud de l’archipel, à Ibusuki, station balnéaire rendue célèbre pour ses bains de sable volcanique. Le sable est chauffé par sources naturelles que chacun se doit d’essayer avant de remonter à bord du train de retour !  

C’est à bord du shinkansen, qui parcoure les 900 km, reliant Kagoshima à Osaka en moins de quatre heures, que ce termine notre voyage. Le fameux shinkansen roule à toute allure, à une vitesse maximale atteignant les 320 km/h. Le train roule sans oscillations. Il est très confortable. À bord, je m’amuse toujours à observer mes compagnons de voyage: ils parlent peu, surfent sur le net, lisent un manga ou mangent un bento. Dans tous les trains au Japon, les cellulaires sont éteints pour ne pas déranger ses voisins. Malgré tous les sièges occupés, aucun voyage ne m’a jamais paru aussi serein et silencieux. Cette extrême politesse, si difficile parfois à appréhender... 

Le shinkansen, pépite technologique, est la fierté nationale du pays. Ici, on ne badine pas avec la qualité. La sécurité des déplacements en train est emblématique de l’efficacité des Japonais. Les trains sont extrêmement ponctuels, à la seconde près. Savez-vous que la fréquence de passage entre deux rames sur un même quai n’excède rarement plus que quelques secondes. Alors, prenez garde à ne pas vous tromper de trains !  

Parfois insaisissable et toujours fascinant, le Japon demeure une terre de contraste. Les chemins de fer japonais en sont bien la preuve : du shinkansen aux locomotives à vapeur, en passant par les trains régionaux, ils me font toujours vivre dès moments de joie uniques. 

 

Écrit par Soumis par Jérôme Klein d'Espace Sélect (www.espaceselect.com)

 

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