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Terre des dieux

Lorsque des dieux figurent sur la liste des invités, vous savez que c'est un événement important à ne pas manquer.  Un jour par année, tous les Dieux du Japon descendent au sanctuaire de Kaminomiya pour planifier les relations commerciales, familiales et matrimoniales de l'année à venir.

Il vente, et la mer se lève.  Izumo-Taïsha, le plus ancien, le plus important et le plus grand sanctuaire du Japon, s'élève à vingt-quatre mètres de hauteur.  Il abrite la déité Okuninushi, créateur du Japon, maître d'Izumo, et dieu des bonnes relations et du mariage.

En entrant dans l'enceinte, on se frappe quatre fois les mains : deux fois pour soi, et deux fois pour le partenaire que nous désirons. Lorsque les Dieux se réunissent, leurs histoires sont racontées à travers l'art ancien du Kagura qui se perpétue à Shimané.  C'est le plus ancien art de scène au Japon.

Nichés dans le sanctuaire Tatsuno Gozen à Yunotsu, nous assistons à des représentations théâtrales survoltées qui donnent vie au folklore ancien.  Au fur et à mesure que la tension monte, le flûtiste et les percussionnistes intensifient leur jeu jusqu'à atteindre un crescendo, tandis que sur scène, des acteurs masqués déroulent leurs immenses costumes serpentins dans des volutes de fumée et de feu.  Comment ils font pour ne pas s'entremêler, je n'en ai aucune idée.  Les costumes, étonnamment, sont tous faits de papier, mais la taille et la longueur colossales de chacun d’eux les rendent très lourdes.  Il est évident que ces artistes sont tous, nécessairement, dans une forme cardiaque phénoménale.  Tandis qu'ils dansent et occupent chaque centimètre de la scène et du proscenium, je suis pris d’excitation sur le bord de mon siège.  Un par un, le protagoniste leur coupe la tête avec son épée scintillante.

Contrairement à d'autres arts cérémoniels japonais comme le Nô ou le Kabuki, la tradition vivante du Kagura qui se manifeste principalement dans la préfecture de Shimané est très dynamique.  Une brochure en anglais raconte la tradition folklorique et la fable qui va être reconstituée, mais la représentation est si vivante qu'il est facile de la suivre.

Ces spectacles donnent vie aux contes populaires. La danse, le mouvement constant, tourbillonnant et virevoltant, est d’une énergie électrisante qui nous émerveille. Nous voulons en voir davantage.  Nous voulons savoir comment ils s'entraînent, quel est leur régime alimentaire - nous revenons même un deuxième soir pour les voir répéter.  D'un village à l'autre, il y a une diversité dans les danses et les contes folkloriques, mais le point culminant de chaque représentation suit la même formule.

Ensuite, nous visitons le Kobayashi Kobo et, entourés de démons, nous peignons nos propres masques de Kagura.  Toujours dans un esprit artisanal, nous visitons Yakimono no Sato, l'un des plus grands fours montants du Japon, pour un atelier de céramique dans lequel nous cuisons des tasses en terre dans le style traditionnel Yunotsu-yaki.

Ces ateliers sont isolés. Nous traversons des forêts verdoyantes pour les atteindre, respirant un air pur et frais, nous sentant revigorés à chaque pas.  Au terme d’une randonnée à travers une forêt de bambou où vivent macaques et sangliers sauvages, nous atteignons de petits villages de pêcheurs le long de la côte.  En chemin, nous nous régalons de poisson de la rivière Ayu, de soba et de saké de la région, nous promenant entre résidences de samouraïs et boutiques locales, toutes plus charmantes les unes que les autres.

Les eaux de Shimané coulent à travers montagnes et campagnes verdoyantes.  Leur pureté est réputée dans tout le Japon.  Sa capitale, Matsué, est connue comme la Venise de l'Asie pour ses rivières et canaux qui s’entrelacent au-delà des murs du château.  Il n'est donc pas surprenant qu'une tradition du thé se soit formé ici au cours des siècles, et ait créé une culture imprégnée de romantisme et de pureté vitale.

Les maisons de thé parsèment le paysage, et l'accent est mis sur la vue panoramique de jardins méticuleux - un élément essentiel à l’apaisement que confère le thé.  À la maison de thé Meimei-an, fondée par le seigneur Fumaï au XVIIIe siècle, la vue sur le château à travers le jardin de thé est merveilleuse.  Assis au sol sur le tatami du café plein air Kiharu au musée d'histoire de Matsué, le populaire chef wagashi et "maître artisan contemporain" Tsugio Itami présente sa sélection quotidienne du bar à confiseries, proposant des wagashi originaux fraîchement préparés.  Pour en connaître plus sur le thé vert, nous visitons l'emporium de thé vert de Nakamura Chaho, qui propose notamment du thé infusé aux fleurs de cerisier.  La faïence et les théières aux motifs complexes sont spécifiques à différent style de thé et de cérémonie.  Dans le salon de thé du jardin, nous dégustons du matcha de haute qualité.

Au jardin Yuushi-en, nous siroterons du thé en nous promenant dans une oasis soigné composée de 250 espèces de pivoines.  Nous sommes enivrés par la douceur qui imprègne l'air.  Le Musée d'art Adachi, reconnu par le Journal of Japanese Gardening comme étant le plus beau jardin du Japon pour la 19ième année consécutive (en 2021), est une autre merveille de la nature.  Chaque caillou, chaque feuille, chaque brin d'herbe est entretenu de manière immaculée.  En suivant le chemin sinueux, chaque point de vue est plus époustouflant que le précédent.  Les longues fenêtres étroites du salon de thé donnant sur le jardin ressemblent à de poétiques rouleaux suspendus.  C'est comme si les dieux et les jardiniers étaient tombés amoureux. Je pourrais siroter du matcha et regarder ce paysage toute la journée en sachant que je contemple la plus belle expression horticole du Japon.

Shimané est le lieu de rencontre spirituel des Dieux. C'est le foyer du Kagura, divertissement des Dieux. Et c'est un endroit où nous pouvons siroter du matcha et méditer au milieu d'un paysage naturelle d’une impeccable beauté, digne des Dieux. 

 

 

À propos de l'auteur

Adam Waxman est l'éditeur de DINE et du magazine Destination, et a écrit pour plusieurs guides de voyage, de Fodor à Lonely Planet.  Adam a vécu et travaillé à Kyoto et Tokyo, et est passionné par les voyages au Japon.  Pendant deux années consécutives, il a été nommé par le commissaire de l'Agence japonaise du tourisme, le Ministère du Territoire, des Infrastructures et du Tourisme, au titre de membre du Comité consultatif.

L'opinion exprimée dans l'article ci-dessus ne reflète pas le point de vue de JNTO. Tous les contenus et images sont la propriété de l'auteur, sauf indication contraire.

*Cet article est basé sur l'expérience de l'auteur avant le COVID-19.

Cet article est la traduction française d’une publication originale anglaise.

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