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Des Arts au Voyage… La promesse japonaise KAWASE Naomi

Une femme au sommet de son art

 

Photographie par Leslie KEE

 

La réalisatrice KAWASE Naomi filme avec un amour infini la paisible Nara, berceau de lʼhistoire japonaise et première capitale permanente, non loin de Kyoto et dʼOsaka. Elle affectionne aussi les paysages aux couleurs éclatantes dʼune région qui est la sienne. Ses récits sensibles et humanistes mettent en scène des histoires simples. Ses images caressent les visages de ses personnages et magnifient la nature. Elle porte un certain regard sur la famille et les temps de lʼexistence. Ses premières œuvres, largement autobiographiques, donnent le ton. De courts métrages en films de fictions, la cinéaste affirme un style très personnel proche du documentaire, genre auquel elle sʼadonne depuis le début de sa carrière. Entretien sur son pays natal avec une habituée des marches de la Croisette...

 


Quʼavez-vous voulu transmettre dans votre réalisation "Voyage à Yoshino" ?

 

KAWASE Naomi : Jʼai voulu que par cette réalisation les générations futures ne perdent pas le lien avec les richesses quʼapporte la montagne. La protéger a donné sens à ce film. La forêt de la région de Yoshino, dans la préfecture de Nara, a une histoire sylvicole de plus de cinq cents ans. Les gens vivent avec la montagne. Toutefois, ces dernières années, avec une industrie forestière déclinante et des personnes qui se font de plus en plus rares pour sʼen occuper la montagne retourne à un état sauvage. De plus, les cerfs et les sangliers viennent ravager les cultures locales. Les dégâts sʼamplifient. Pour moi, ce bouleversement est dû à lʼévolution des habitudes de vie et des façons de penser des gens qui vivent avec la montagne.
 

Pourquoi avez-vous choisi Yoshino et Nara comme lieux de tournage de "Voyage à Yoshino" ?

 

KAWASE Naomi : Cʼest en rencontrant les habitants de Yoshino que jʼai réalisé lʼimportance dʼêtre à lʼécoute des gardiens de la montagne et des chasseurs. Ces personnes mʼont révélé presque tous les endroits des prises de vue. Ils mʼont introduit dans leurs réseaux, grâce à quoi, en un temps record, trois mois après le festival de Cannes, nous avons pu débuter le tournage.
 

殯の森 La Forêt de Mogari (Mogari no mori)  © KUMIE/Celluloid Dreams Production/Visual Arts College Osaka

 

Avant "Voyage à Yoshino", vous avez tourné dans votre région plusieurs films tels que Suzaku (Moe no Suzaku), Shara (Sharasoju), Les lucioles (Hotaru), La Forêt de Mogari (Mogari no mori), Hanezu, lʼesprit des montagnes (Hanezu no tsuki) et Vers la lumière (Hikari). Bien que vous puissiez avoir un attachement spécial à votre ville natale, quʼest-ce qui vous paraît attrayant à propos de Nara comme lieu de tournage ?

 

KAWASE Naomi : Cʼest une région quasiment intacte avec toutes sortes de lieux attrayants. Jʼorganise le Festival international du film de Nara qui se tient tous les deux ans, intervalle durant lequel je produis un film. Nous accordons le droit de tourner dans la préfecture de Nara aux réalisateurs lauréats du prix Golden SHIKA dans la compétition. Cʼest moi qui joue le rôle de productrice. Je vais partager les diverses rencontres que jʼai pu faire jusquʼici avec ces nouveaux réalisateurs venus de lʼétranger, et en faire un film. À ce jour, jʼai pu achever cinq films et attends le lancement du plus récent.
 

Vous avez engagé l'actrice française Juliette BINOCHE pour le tournage de "Voyage à Yoshino", et vous avez aussi des expériences de collaboration avec des Français tels que Hengameh PANAHI, producteur de La Forêt de Mogari. Pourquoi êtes-vous prête à travailler avec des Français même lorsque vous faites des films à Nara ? Ressentez-vous quelque chose de commun ou d'inspirant entre vous et le Français ou entre Nara et la France?

 

KAWASE Naomi : Il sʼagit dʼaccepter des manières de penser de personnes dʼun autre pays, de les incorporer à soi.
Sʼexprimer devient alors un voyage à la découverte de nouvelles facettes de soi-même. Cʼest une expérience extrêmement stimulante. La France est aussi un pays où la culture du cinéma, à commencer par le festival de Cannes, est particulièrement développée. Ces dernières années, je travaille souvent avec des Français pour la post-production de mes films.

 

Beaucoup de touristes français se sont déjà rendus à Nara, mais il semble que la plupart d'entre eux visitent seulement des endroits comme le parc de Nara et le temple de Todai-ji. Pouvez-vous nous parler du charme et des endroits que vous souhaiteriez recommander aux touristes étrangers, en particulier venant de France. Par exemple, Yoshino n'est pas encore bien connu en France, comment recommanderiez-vous Yoshino aux touristes français ?

 

KAWASE Naomi : Cʼest une région qui a tout spécialement plu à Juliette BINOCHE. Elle est empreinte de la beauté naturelle des personnes habitant au coeur des montagnes. Je pense quʼon y trouve une sérénité qui donne lʼoccasion de se retrouver en se tournant vers soi-même.
 

 

Les lieux de préférés de lʼartiste à Nara

 

Akordu

« Jʼapprécie en particulier les ingrédients de saison merveilleusement préparés par un chef qui se fie à sa sensibilité. Cette cuisine nous raconte lʼhistoire des saisons. »

 

Tsukumo

« Le cuisinier, étoilé à New York, a ouvert discrètement son restaurant à Nara, la ville natale de son épouse.
Bien quʼil sʼagisse dʼun petit établissement, centré sur son comptoir et disposant seulement de deux tables séparées, on en ressort toujours comblé. »

 

Akishino no Mori « Nazuna »
« On y sert une cuisine a la fois créative et très raffinée, tirant le meilleur des ingrédients de Nara dʼune grande fraicheur. Quoique les environs du restaurant se développent rapidement, il reste ici une forêt avec diverses essences dʼarbres tout à fait charmante. »

 

Wasabi (restaurant de sushi)
« Des sushis raffinés que lʼon déguste au comptoir. Le goût est empreint de la gentillesse du patron. »

 


Une vie, une œuvre…

 

Née à Nara et diplômée en photographie de l'École des Arts Visuels d'Osaka, où elle enseigna quelques années, KAWASE Naomi représente un cinéma indépendant japonais. Son enfance a inspiré son œuvre. La réalisatrice, fidèle à sa ville natale, tourne régulièrement des films à Nara. Elle traite notamment les thèmes de la vie, de la mort, mais aussi de la renaissance. Par sa constante quête de la réalité, ses œuvres vont au-delà de la fiction documentaire et ont reçu des prix des festivals du monde entier, notamment celui de Cannes.

Son premier long-métrage Suzaku (Moe no Suzaku), une chronique familiale dans un village reculé, fut récompensé dʼune Caméra dʼor au festival de Cannes en 1997, et elle fut la plus jeune lauréate à obtenir ce prix. Suivront notamment Shara (Sharasoju), 2003, La Forêt de Mogari (Mogari no mori), 2007 qui remporte le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes, Still the water (Futatsume no mado) 2014, Les Délices de Tokyo (An), 2015, Vers la lumière (Hikari), 2017.

 

Elle consacre également ses efforts à former la relève en organisant la 5ème édition du Festival international du film de Nara qui débutera le 20 septembre.

 

Site Web officiel : www.kawasenaomi.com
Instagram : @naomi.kawase
 

 

Yoshino, lʼun des plus beaux paysages du Japon

 

« La nuit de printemps s'achève
Le jour se lève
Sur les cerisiers »

MATSUO Bashô

 

©NARA TOURISM FEDERATION

 

Les sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts de la péninsule de Kii enchantent les visiteurs. Inscrites au patrimoine mondial de lʼUNESCO, depuis 2004, ces montagnes de denses forêts, boisées de cèdres et de cyprès, surplombent lʼocéan Pacifique. Ici, les divinités de la nature peuplent les lieux chargés de mystère et de spiritualité. Un bonheur pour les randonneurs et pèlerins qui arpentent, pas après pas, les sentes étroites menant à des points de vue spectaculaires. Cʼest du mont Yoshino que les pèlerins prennent le chemin de Kumano, afin de suivre la voie ascétique des yamabushi, qui permettrait dʼacquérir des facultés qui dépassent la simple condition humaine. Les adeptes de cette école millénaire partagent leur temps entre la contemplation et la marche, une union méditative dʼun bouddhisme ésotérique à des traditions shinto honorant les esprits et les êtres de la montagne.

 

©NARA TOURISM FEDERATION

 

Ici, le paysage dʼun Japon ancien demeure intact et préservé. Situé au sud de Nara, Yoshino est célèbre dans tout lʼArchipel pour ses prunus. Sensibles au réveil de la nature et à la magie printanière, les touristes japonais viennent parfois de loin pour admirer la floraison des vénérables cerisiers qui se comptent par dizaines de milliers. A la sortie de lʼhiver, ces arbres dans une explosion de couleurs blanches et roses font de ce site un haut lieu touristique. Un déploiement floral dʼune beauté inoubliable. Sur place, dans le bâtiment principal du temple Kimpusen-ji, se trouve lʼimpressionnant Zao-do, deuxième plus grand édifice en bois au Japon, après le Todai-ji, situé à Nara. Une visite sʼimpose sous la surveillance des colossales statues de gardiens (Kongo-Rikishi). Avant de repartir vers le « pays des arbres », en quête de nature et de beauté.

 

Infos pratiques

Yoshino

1h15 depuis Osaka par la ligne Kintetsu

 

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