Ichinoseki-Hiraizumi, préfecture d'Iwate – Tohoku
Pendant des siècles, les habitants ont cuit et pilé du riz gluant pour préparer l'un des aliments les plus typiques du Japon : le mochi. Lorsqu'il est fraîchement confectionné, le mochi a une texture lisse et moelleuse. Une fois refroidi, on peut le façonner en gâteaux durs et compacts qui jouent un rôle important dans les cérémonies traditionnelles et sont également servis lors d'occasions spéciales.
Copieux, nourrissant et énergisant, le mochi peut être consommé avec de nombreux aliments différents, qu'ils soient sucrés ou salés. Il est apprécié et célébré à Tohoku, le nord-est rural du pays, et en particulier dans la région d'Ichinoseki-Hiraizumi, plus que nulle part ailleurs dans le pays. Ne manquez pas de déguster cette spécialité locale incontournable si vous partez en voyage dans cette région historique du Japon.
Le riz au cœur de la région
Jouissant d'une irrigation abondante et d'un climat relativement doux, la région autour de la ville d'Ichinoseki et de la ville voisine de Hiraizumi est l'une des plus grandes régions de riziculture du nord-est du Japon. À l'arrivée de l'automne, les rizières ondulent et se parent d'une jolie couleur dorée. Fin septembre, la saison des récoltes commence.
Autrefois, le riz était coupé à la main et les gerbes étaient empilées sur des supports avec des perches en bois pour les laisser sécher au soleil. Connue sous le nom de tenpiboshi, cette méthode de séchage permet de réduire le taux d'humidité des grains afin qu'ils ne s'abîment pas pendant le stockage au cours de l'année suivante. Aujourd'hui encore, cette méthode traditionnelle se perpétue dans certains endroits. Cependant, la plupart des agriculteurs utilisent désormais des équipements mécaniques pour récolter et sécher le riz, non seulement pour des raisons pratiques, mais aussi pour garantir un séchage complet du riz, même en cas de fortes pluies.
La plupart du riz cultivé dans la région n'est pas le riz à grain court standard servi dans la plupart des plats japonais, mais le mochigome, une variante plus gluante et donc beaucoup plus collante à la cuisson. Pouvant remplacer le riz ordinaire, le mochigome est souvent cuisiné avec des azuki (haricots rouges) pour préparer le sehikan (riz rouge), un plat de riz de fête. Mais le plus souvent, ce riz gluant est cuit et pilé pour confectionner des mochi.
Lorsqu'il est fraîchement préparé et encore chaud, le mochi est lisse et mou, avec une texture collante caractéristique. Mais une fois qu'on le laisse refroidir et durcir, il peut être façonné en gâteaux compacts et durs qui jouent un rôle important dans les cérémonies traditionnelles et sont servis lors d'occasions spéciales. Avant les festivités du Nouvel An, la population japonaise organise des événements de pilonnage de riz dans tout le pays. Le riz mochigome cuit est ainsi pilé dans d'immenses mortiers en bois, souvent taillés dans un tronc d'arbre, à l'aide de maillets tout aussi imposants et servant de pilons géants.
Mochi sacrés
Les Japonais considèrent le mochi comme une offrande très propice aux divinités depuis des temps immémoriaux. Cette croyance profondément ancrée est l'un des facteurs qui ont conduit à l'émergence d'une gastronomie sophistiquée et ritualisée à base de mochi dans la région d'Ichinoseki-Hiraizumi.
Il y a environ quatre cents ans, cette région faisait partie du puissant domaine féodal de Sendai, dirigé par le grand général guerrier Date Masamune. L'une des ordonnances émises par le clan Date stipulait que les agriculteurs confectionnent du mochi et en offrent aux temples et aux sanctuaires les premier et quinzième jours de chaque mois. Plus tard, cette ordonnance a été étendue à toute la population, tenue de préparer du mochi au moins soixante jours par an. Il existait même un calendrier officiel dédié au mochi. Publié chaque année, il précisait les jours de préparation exacts.
Le mochi, un mets raffiné
Au cours de la période d'Edo (1603-1867), une gastronomie sophistiquée à base de mochi a vu le jour au sein du domaine de Date. Connue sous le nom de mochi honzen (repas complet), elle se basait sur des règles protocolaires très strictes. Considéré comme emblématique du plus haut niveau d'hospitalité, le mochi honzen est encore servi lors d'occasions importantes aujourd'hui.
Le repas comprend trois soupes et sept plats de légumes, chacun comprenant du mochi, selon les préceptes établis à l'origine par le seigneur féodal Date Masamune. Il existe plusieurs restaurants à Ichinoseki où vous pouvez faire l'expérience de cette tradition culinaire raffinée qui se perpétue depuis des siècles.
Sous le règne des samouraïs, le riz était considéré comme un aliment de luxe. Même si les agriculteurs faisaient des offrandes de mochi, ils étaient si pauvres qu'ils ne pouvaient pas se permettre d'en déguster directement. Pour fabriquer leurs mochi, ils devaient se contenter de riz médiocre mélangé à des céréales de moindre qualité comme le millet. Ce produit de substitution de qualité inférieure était connu sous le nom de shiina mochi (gâteaux de riz à base de riz médiocre).
Afin de rendre le shiina mochi agréable au goût, les agriculteurs imaginèrent de multiples façons de l'améliorer en y ajoutant d'autres ingrédients. Aujourd'hui, la région est prospère et les mochi sont accessibles à tous. Toutefois, la coutume de servir de nombreux types de garnitures – à présent avec le mochi blanc de qualité supérieure – a survécu et même prospéré.
Des mochi divers et variés
De nos jours au Japon, le mochi est plus communément apprécié en tant que pâtisserie sucrée. La manière classique de le servir est de l'accompagner de haricots azuki sucrés, créant ainsi une combinaison de couleurs rouge et blanche de bon augure. Dans la région de Tohoku, une garniture tout aussi populaire est le zunda, une pâte sucrée d'edamame (jeunes fèves de soja vertes) écrasées. Une troisième variante courante consiste à recouvrir le mochi de kinako (farine de soja grillé).
Parmi les recettes de gâteaux de riz salés, l'une des plus simples consiste à envelopper les mochi dans du nori (algues séchées) et à les servir accompagnés de sauce shoyu (sauce soja). Le mochi est également ajouté à l'ozoni, une soupe que consomment les habitants pour fêter la nouvelle année. Les autres aliments traditionnellement associés au mochi sont les numaebi (minuscules crevettes séchées), le natto (graines de soja fermentées), le daikon (grand radis blanc) râpé et divers types de champignons cuits.
L'avenir du mochi
De plus en plus de plats inventifs incluant du mochi sont imaginés, certains incorporant des saveurs occidentales. Ces plats non traditionnels comprennent des rouleaux de chou au mochi, des rouleaux de printemps au mochi et même une pizza au mochi et au fromage fondu. Cela montre indéniablement que le mochi est non seulement plus populaire que jamais dans ce coin du Tohoku, mais aussi qu'il continue d'être adapté à différents usages culinaires.
Coordonnées
Office du tourisme de Hiraizumi
61-7 Izumiya, Hiraizumi, Iwate 029-4102
Office du tourisme d'Ichinoseki
Shoko Kaikan Ichinoseki Station Information 1F, 1 Ekimae, Ichinoseki City, Iwate 021-0867
Comment s'y rendre
Pour aller à Ichinoseki depuis Tokyo, vous pouvez prendre le shinkansen. Le trajet dure 2 h 15 avec le service Hayabusa plus rapide (correspondance à Sendai) ou 2 h 30 avec le service Yamabiko légèrement plus lent (direct). Au départ d'Ichinoseki, le train local de la ligne Tohoku permet de rallier Hiraizumi en dix minutes. Il existe également un service de bus pratique. Par avion, la meilleure option est de prendre un vol pour Sendai, puis de poursuivre le trajet en train ou en voiture de location.
Itinéraires recommandés
Hiraizumi est réputée pour ses sites culturels inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, notamment le Konjikido (salle dorée) du temple Chusonji et le jardin du temple Motsuji. À une demi-heure de train d'Ichinoseki se trouvent les gorges de Geibi (Geibikei) où des bateliers transportent les passagers à travers l'un des paysages les plus pittoresques du Tohoku.
Liens connexes
Office du tourisme de Hiraizumi (en français)
Office du tourisme d'Ichinoseki (en anglais)
Chusonji (Temple Chuson) (en anglais)
Motsuji (Temple Motsu) (en anglais)
Geibikei (Gorges de Geibi) (en anglais)
Carte
Spécialités culinaires
Le mochi est un type de gâteau de riz fabriqué à partir de riz gluant cuit à la vapeur puis pilé pour lui donner une texture lisse et moelleuse. Ce plat traditionnel reste très populaire dans la région d'Ichinoseki-Hiraizumi, où il est servi avec différentes sortes de garnitures.
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