Lors de mon séjour à Kyoto en tant qu’étudiant en échange, j’ai profité à de multiples reprises de mon temps libre pour explorer la capitale historique et ses alentours. De tous les endroits fabuleux que j’ai pu y découvrir, l’un d’entre eux m’a laissé une impression encore plus profonde : Kurama.
Situé au nord de Kyoto, enfoncé dans les montagnes, Kurama mêle histoire, spiritualité et nature de façon remarquable. Dans l’imaginaire japonais, la ville est connue pour être le refuge de tengus, des kamis ayant la forme de gobelins mi-homme mi-oiseau, caractérisés par leur très long nez. L’immense statue d’une tête de tengu rouge à la sortie de la gare est là pour vous le rappeler. Les tengus sont également réputés pour leur maîtrise des arts martiaux, et on raconte que leur roi y a entraîné le légendaire samouraï Minamoto no Yoshitsune. Pour un amoureux de l’art du sabre et pratiquant du kendo comme moi, voilà une raison de plus pour être attiré par l’endroit.
La première fois que je me suis rendu à Kurama, mes camarades et moi-même nous sommes levés aux aurores pour prendre l’un des premiers petits trains conduisant dans ce recoin de Kyoto. Très rapidement, nous avançons à travers des montagnes recouvertes de forêts épaisses. L’aventure commence déjà. Nous descendons à la gare de Kurama, terminus de la ligne Eizan. Passée la statue, nous nous retrouvons dans un village typique de la campagne japonaise, d’où commence la montée de la montagne Kurama-yama. Deux options s’offrent à vous : soit monter à pied par un sentier dans la forêt (c’est un peu physique, mais loin d’être de l’escalade), soit prendre tranquillement le funiculaire.
Près du sommet, des escaliers bordés de lanternes rouges vous conduisent au temple bouddhiste Kurama-dera. La structure ancienne est imposante, et fait face à une place d’où vous pouvez admirer la vue sur la chaîne de montagnes. Etant donné l’heure avancée de notre arrivée, les vallées étaient encore couvertes de brume, donnant un ton mystérieux à la région. Tandis que nous admirons le paysage, nous sommes surpris par un son de gong provenant de l’antre du temple. Nous y entrons, et observons les moines s’installer tout autour de la grande statue de Bouddha. Puis ils commencent tous en cœur à psalmodier un sutra sur un ton grave, tout en tapant sur leurs instruments. Les chants et percussions résonnent dans la toute pièce, invitant à la méditation et au recueillement. Le temple, le paysage, le sutra, tout cela a laissé en moi un souvenir mystique de cet endroit.
Une fois redescendus, nous avons décidé d’aller nous relaxer au Kurama Onsen (temporairement fermé à cause de la Covid-19). Le ryokan comprend des bains intérieurs et extérieurs. Si la météo le permet, je recommande particulièrement celui dehors, qui offre une belle vue au pied des montagnes. Vous pouvez ensuite aller vous poser dans le ryokan vêtus de yukata. Dans mon cas, sans doute du fait du réveil matinal, de la marche et de la détente suite au bain, sans oublier le confort du lieu, je me suis assoupi sur le tatami…
Par ailleurs, en octobre se déroule le Kurama no Hi Matsuri, où la population en procession porte d’immenses torches enflammées. Le spectacle, impressionnant, attire les foules, rendant l'ambiance plus festive et populaire encore. Pour ma part, festival ou pas, je ne me lasse jamais d'une visite à Kurama !
Article rédigé par Aurélien de l'équipe du JNTO