Le géoparc de Yuzawa 川原毛地獄・川原毛大湯滝・小安峡

Au premier abord, c’est l’odeur distincte du soufre qui vous pique les narines, en pleine forêt de montagne. Puis soudain, vous êtes frappé par la blancheur d’un paysage aride, rocheux et désolé. Et voilà, vous êtes arrivé en enfer.

Plus précisément, c’est le Kawarage Jigoku, ou « l’enfer de Kawarage » qui prend place sur les restes sulfureux d’un ancien volcan dont le terrain très acide ne laisse pousser aucune végétation. Pendant l’ère Edo (1603-1867), ce site fut exploité comme mine de soufre. Et pourtant, depuis l’ascension de la montagne par le moine bouddhiste Gesso en 807, le Kawarage Jigoku est un lieu sacré, et même un des trois lieux les plus sacrés du Japon, avec le mont Osore à Aomori et le mont Tateyama à Toyama.

Aujourd’hui, le Kawarage Jigoku fait partie d’un géoparc riche en ressources géothermiques qui s’étend sur la ville entière de Yuzawa dans la préfecture d’Akita. En suivant le chemin de randonnée, indiqué par des poteaux en bois noirs qui traversent le désert grisâtre comme un escalier qui mène au paradis, vous retrouvez peu à peu la verdure, surmontée de formidables nuages de vapeur.

Enfin, vous arrivez à Kawarage Oyutaki, une cascade de 20m de hauteur où l’eau de rivière se mélange avec l’eau de source volcanique. C’est le moment de vous mettre en maillot de bain pour vous baigner dans ces eaux thermales naturelles.

Plus loin dans la montagne, au fil des siècles, la rivière Minase a creusé les gorges d’Oyasu en forme de V entre deux falaises de 60 m de hauteur et sur 8 km de long. Une promenade vous permet d’observer la respiration bouillante des falaises, où les eaux du Daifunto, ce « Chaudron de l’enfer », atteignent une température de 98°C. La visite des gorges culmine sur le pont Kawarayu avec une vue plongeante sur le ravin fumant qui s’enflamme d’une multitude de couleurs durant l’automne.

Crédits photographiques

Trois premières photos : © Joachim Ducos