Objets et Sensations
Le parfum vert et rassurant du cèdre, les aspérités d'un bol en céramique ou d'un mur en bois brûlé, le bruit d’une lame qu’on aiguise. L’artisanat japonais est la promesse de sensations douces et inou-bliables, qui se conjuguent avec les saisons.
Observer les volutes qui se répandent dans le clair-obscur, puis humer la fragrance qui s’en dégage : le Japon pratique depuis plus d’un millénaire une expérience sensorielle unique, l’art de brûler l’encens – ou kôdô. On dit même qu’aiguiser son esprit à l’intimité des odeurs, c’est « écouter l’encens ».
Surprendre à l’automne le bruit de l’eau, qui coule le long d’une chaîne de pluie, le nom donné aux gouttières japonaises disposées à la verticale. L’été, tendre l’oreille aux fûrin, ces carillons que le vent berce sous les auvents des habitations.
Déplier un éventail, cet accessoire indispensable des geishas et du théâtre japonais, et le faire danser. Douce sensation de fraîcheur estivale.
Gouttières : en cuivre de Tsubame, voisine de Niigata, surnommée « la cité des artisans ».
Fûrin : en verre à Tokyo, en fonte dans la région des forges de Morioka (préf. d’Iwate).
Éventails rigides uchiwa : régions de Marugame, Kyoto, sud de la préfecture de Chiba.
Éventails pliables sensu ou ôgi : Kyoto, Tokyo